Monday, September 01, 2008

Canada, zone à risque ?

Selon un rapport de l’Agence de santé publique du Canada en 2006, « les humains et les animaux domestiques (…) n’ont pas à se rendre dans une région endémique pour contracter la maladie (…) étant donné que les tiques vectrices sont largement répandues à l’échelle nationale. » « Oui, mais dans les zones endémiques, la quantité de tiques est beaucoup plus importante, souligne Nicholas Ogden, chercheur spécialisé dans les infections zoonotiques à l’Agence de santé publique du Canada. Par ailleurs, ce sont souvent les nymphes qui sont à l’origine de la contamination : comme elles sont toutes petites, on ne les repère pas. Or, les tiques qu’ont retrouve au Canada sont généralement des adultes. Elles arrivent ici sur le dos d’animaux migrateurs, en particulier des oiseaux. Comme elles sont plus grosses, on les enlève plus facilement. »

Depuis plusieurs années, l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) mène un programme de surveillance des tiques. Les résultats – encore provisoires – de l’enquête montrent que la population de tiques augmente et avec elle, la quantité d’Ixodes scapularis (environ la moitié des tiques), donc de tiques porteuses de la bactérie (10 % des Ixodes scapularis). L'étude met aussi en évidence la présence de tiques à ses trois stades d'évolution (larve, nymphe, adulte), ce qui laisse supposer qu'elles sont en train de se reproduire dans leur environnement. Si les données recueillies cette année sur le terrain confirment ces résultats, alors le Québec pourrait très rapidement devenir une zone endémique. Et ce devrait être le cas.

Selon Alain Villeneuve, professeur à la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal, 2008 pourrait d’ailleurs être un excellent cru : « On a eu beaucoup de neige l’hiver dernier. Les tiques, qui généralement meurent à cause du froid, ont pu survivre en se protégeant sous la couverture neigeuse. » Dans les années à venir, le réchauffement climatique pourrait lui aussi changer la donne. Selon certains modèles, Ixodes scapularis aura, en 2020, établi de nouvelles zones de résidence permanente à des latitudes aussi septentrionales que Québec.

1 comment:

Anonymous said...

Thanks for writing this.