Thursday, September 18, 2008

Voir le microbiologiste... et puis vomir

Le vomissement ne serait pas tant lié à la rencontre, qui elle s'est bien passée, qu'à un des points de la discussion: le Dr I. voudrait, eu égard aux symptômes neurologiques que je lui ai décrits, me faire faire une ponction lombaire. Il faudra quelques jours, voire quelques semaines, voire quelques mois, pour que je me fasse à l'idée. Peut-être même que je ne m'y ferai pas. (C'est pas pour rien que j'ai accouché sans péridurale.)

Mais commençons par le commencement.
Si je suis allée chez le microbiologiste ce matin, c'était pour qu'il examine la possibilité que j'aie contracté la maladie de Lyme et, le cas échéant, qu'il m'honore d'un diagnostic officiel.

Mes amis Lymies m'avaient prévenus: "Ne t'attends à rien, il va te rire au nez, il ne regardera même pas tes résultats de test." Eh bien, contre toute attente, le Dr I. m'a prise très au sérieux. Quand je lui ai montré la photo de mon bull's eye rash (érythème migrant considéré comme la signature de la maladie) prise quelques jours après la piqûre, il s'est montré très impressionné. Il considère que tous mes symptômes sont pertinents. Il accepte donc de me traiter, mais me prévient -- Lymies, accrochez-vous! -- que ce traitement pourrait être long, très long même, et que les résultats n'en sont pas garantis.

En ce qui concerne le traitement, donc:
Je suis repartie avec une ordonnance de trois mois de Doxycycline et doit revoir Dr I. dans trois semaines. D'ici là, je serai peut-être accoutumée à l'idée d'une ponction lombaire, qui sait? Car si les résultats de ladite ponction révèlent la présence de lésions, alors stop la Doxy et en avant les antibios en intraveineuse (vomi no 2).


(Je suis aussi passée à la piquouse ce matin: au moins huit tubes de 5 ml remplis de mon sang... Heureusement que pour ça, j'ai arrêté d'être chochotte!)

Mais, et c'est là que je deviens perplexe:
- le Dr I. n'est pas un expert en coinfections. En la matière, il dit: "Un jour à la fois, un symptôme à la fois." En tout état de cause, "babesia, c'est n'est pas possible: vous n'avez pas de fièvre".
- le Dr I. n'a jamais entendu parler de cas de transmission de la maladie de Lyme in utero. Le cas d'Irma ne le préoccupe donc pas.
- le Dr I. pense que le phénomème de herx (retour parfois violent des symptômes en réaction au traitement) est très rare.
- le Dr I. ne se préoccupe pas des interactions antiobios/bouffe, donc pas d'interdits alimentaires... et tant pis pour les infections à levure ("qui se traitent très bien avec des crèmes antifongiques. Je vous en prescris une?").

Parce qu'il faut en finir avec ce bilan qui n'intéressera sans doute que mes coLymies et ma famille:

J'ai eu la très agréable surprise d'être entendue ce qui, dans le cas de la maladie de Lyme au Québec, fait figure de notable exception. Est-ce parce que j'ai écrit un article sur le sujet? Est-ce parce que le système n'est au final pas si pourri que ça? Est-ce parce que le Dr I. est plus ouvert au traitement de la maladie que ses collègues? Allez savoir... Toujours est-il que l'opportunité d'obtenir un traitement gratuitement s'offre à moi... et je serais bien bête de ne pas la saisir.

Comme, enfin, Lyme est une maladie à déclaration obligatoire, je suis fière de pouvoir contribuer au décompte officiel de 2008.

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